Et non, ce n'est pas encore le récit de mon accouchement, ça viendra (ba oui, il faut que je me décide à l'écrire un jour...).
Aujourd'hui, "Deux minutes Papillon" a souhaité partager avec moi, avec vous, la naissance à domicile de sa deuxième petite fille, son petit "Caméleon". D'ailleurs, si vous ne le connaissez pas encore, je vous conseille d'aller jeter un oeil régulièrement sur son blog (ici)! On y parle éducation (Oui, deux minutes papillon est une maîcresse), école alternative, parentage, écologie... bref, on ne s'y ennuie pas!
Dimanche
6 mars 2011
6h26 :
Je suis réveillée à par des
contractions, toutes les 10 minutes, puis toutes les 7-8 minutes jusqu’à 9h30.
Je crois que c’est pour aujourd’hui !
Le
Papillon emmène le Crapaud chez une amie (sa maîtresse!) et installe tout
ce qu’il faut pendant que je prends une douche : il descend notre matelas,
installe le chauffage et recharge de bois le poêle, dépose des bougies un peu
partout et amène le lecteur CD à portée de mains.
Notre
SF (sage-femme) est prête à venir, mais les contractions se tassent… il faut attendre.
On en profite pour faire un peu de shiatsu (séances faites pendant la grossesse pour aider à l’accouchement).
On en profite pour faire un peu de shiatsu (séances faites pendant la grossesse pour aider à l’accouchement).
Je
mange, je bois, on regarde un DVD, en attendant que les choses sérieuses
reprennent. Sieste.
17h30 :
toujours rien !!
Les
contractions sont toujours là, à 10 minutes, mais le travail « sérieux »
ne commence pas.
Un
petit tour dans le jardin et on se met même à faire des crêpes. On se demande
si on doit aller récupérer le Crapaud, si jamais l’accouchement a lieu cette
nuit, ce ne sera pas très pratique. Finalement, notre amie propose de la garder
pour la nuit, chouette !
19h :
je m’installe sur internet ; autant s’occuper si rien ne se passe !
Wahou,
les contractions reprennent et se font bien sentir ! Une douche pour voir
si ça passe, mais les contractions sont là toutes les 5 minutes. Il est 20h30.
Les
contractions sont bien plus puissantes, mais la douche les a un peu calmées. On
hésite encore à rappeler la SF. Je la tiens au courant depuis le début de la
journée, elle m’a dit que ça devrait être pour aujourd’hui ou pour demain,
cette naissance.
Elle
habite à 1h de route, donc il faudra sans doute l’appeler bientôt si ça semble
sérieux maintenant. Allez, on compte le temps entre les prochaines contractions
et on voit.
21h30 :
la poche des eaux se rompt et beaucoup de liquide amniotique se déverse… OK, on
appelle !
La
SF est en route. Et le travail s’intensifie vraiment. Heureusement
que le Papillon est là, je le sers de toutes mes forces à chaque contraction.
Purée ce que ça fait mal !
Pendant
tout ce temps, un mot m’aidera à me détendre : « ocytocine » (Hormone sécrétée par l’hypothalamus qui favorise les contractions de l’utérus lors de l’accouchement.).
C’est ce qui me reste de toutes mes lectures : bannir l’adrénaline et le
stress, et accueillir la douleur pour se laisser envahir par l’ocytocine, qui
aidera au mieux jusqu’au bout.
Les
vagues de douleur m’envahissent à n’en plus finir, mais le temps de
récupération entre chaque contraction est là pour que je puisse me reposer et
respirer.
Émettre des sons pendant la contraction et entendre le souffle du Papillon m’aide
beaucoup. Je reste allongée sur le côté, accrochée au Papillon.
Parfois,
j’ai l’impression d’avoir envie de pousser. La SF n’est pas encore arrivée,
mais on sait qu’elle est sur le chemin. Le Papillon me dit « S’il doit
sortir maintenant, ne retiens rien ! ».
22h15 :
la SF arrive, avec une amie SF également, qui était de passage (et qui est
ravie d’assister à son 1er AAD [accouchement à domicile] !)
Elle
écoute le cœur du bébé, tout va bien. Au bout d’un moment, elle me propose de
regarder où en sont les choses. OK, mais j’ai peur de ne pas être rendue assez
loin…
Je
lui demande :
«
-Qu’en penses-tu toi ?
-Je
pense que la dilatation est complète et que le bébé est prêt à arriver.
-C’est
pas vrai ? Déjà ?! Génial !
-Il
faudrait changer de position…
-Non ! »
Et
puis, petit à petit, effectivement, le besoin de bouger se fait sentir (et en
plus, je me souviens l’avoir lu : la SF est souvent de bon conseil !)
Je
me redresse avec difficulté et je me retrouve sur les genoux, face au Papillon,
accrochée à ses épaules.
Et
là, plus rien. Je ne ressens plus aucune douleur, je me sens en pleine forme,
complètement en dehors d’un quelconque accouchement… j’aurais même envie
d’aller piquer un 100 mètres ! J’éclate de rire en disant « Je n’ai
plus mal, je ne sens plus rien ! » en regardant tour à tour le
Papillon et la SF. Le Papillon, ça ne le fait pas trop rire, il se demande bien
ce qu’il se passe. La SF rigole.
Ce
petit moment de grâce ne dure pas longtemps… c’était en fait une petite pause
avant le « grand saut » ! Certaines femmes passent par une phase
de désespérance, pour moi, c’était un petit moment de lâcher-prise
complet !!
La
réalité me rattrape, le bébé est bien descendu et il va bientôt faire sa
sortie. C’est ce que me glisse doucement à l’oreille la SF « Il va falloir
le laisser sortir… ». Je n’ai pas l’impression de bloquer, mais à
l’entendre, je pense à toutes ces femmes qui sont en train d’accoucher, en même
temps que moi, à travers le monde. Si elles y arrivent, moi aussi je peux le
faire !
Je
m’ouvre à ce passage pour mon bébé, je le sens descendre à travers mon corps,
wow, c’est plus qu’intense !!
La
douleur est immense, mais je sais qu’elle est là pour que mon bébé puisse
naître. Je m’appuie autant que je peux sur le Papillon.
La
SF me dit qu’on sent les cheveux, j’arrive à glisser ma main et je sens moi
aussi ces petits cheveux mouillés ! On y est presque…
Je
ne pousse pas vraiment, je laisse ce bébé descendre encore plus, faire son
passage. Et puis, hop, la tête est passée et puis son corps. Ca y est, le bébé
est né !! Et le Papillon me dit « Regarde, ce petit Caméléon, c’est
une fille ». Je me retourne tant bien que mal et m’allonge, pour avoir mon
tout petit sur moi.
Il
est 23h02. Ca y est, on l’a fait, on a mis notre bébé au monde, (presque) tout seuls !
Je
suis fatiguée, l’accouchement en 1h30 a été très intense, mais tellement fière.
La
délivrance est encore une épreuve (c’est pas vraiment mon truc,
l’après-accouchement !) mais à minuit, je peux aller tranquillement aller
prendre une douche, accompagnée de ma SF. Le Caméléon est doucement posé sur le
torse de son papa.
A
1h, la SF repart, et nous allons nous coucher, tous les trois, en face du
poêle. Chez nous, tranquillement.
Le
lendemain matin, le Papillon retourne chercher le Crapaud et lui annonce la
naissance de sa petite sœur! Elle arrive à la maison et vient faire un
bisou au Caméléon, qui dort tout contre moi.
En
bref, nous avons vécu des moments très forts grâce à cet accouchement.
Pour le Crapaud, j’ai poussé quand on m’a dit de le faire et les médecins m’ont accouchée. Pour le Caméléon, nous avons mis notre bébé au monde. Une sacrée différence !
Pour le Crapaud, j’ai poussé quand on m’a dit de le faire et les médecins m’ont accouchée. Pour le Caméléon, nous avons mis notre bébé au monde. Une sacrée différence !
Une
expérience inoubliable…
----
Si toi aussi, tu souhaites publier ici "Le jour où tu as accouché", n'hésite pas à m'envoyer un mail à mamanature49@gmail.com.
Un grand merci à Deux Minutes (va voir son blog je te dis) pour avoir partagé ce témoignage avec moi et accepté qu'il soit publié.
Ces mots et cette image lui appartiennent, merci de ne pas les recopier.
Waouh, que d'émotions ! merci pour ce partage !
RépondreSupprimerJ'en suis toute retournée ^^